lundi 1 décembre 2008

9 - corniche - cinés - Balkans

Nous voilà donc pour la rejoindre, avec Malek, un autre ami de Mademoiselle, à marcher le long de la corniche longeant le Nil. Puis carrément sur la corniche quand il s’agit de passer un embranchement tortueux, c’est à dire, sur la chaussée, face aux voitures aux phares plus ou moins allumés, au milieu du bruit et de la poussière. Inutile de dire que c’est bien pénible. Et en plus il faut se presser car si ça continue on va arriver en retard, surtout que Madame a déjà acheté les billets. Donc pas le choix, faut continuer. Ouf, on arrive quand même à temps. On passe le portique de sécurité qui comme d’habitude ne sert à rien vu que tout le monde passe à côté (forcément, si on passait en dessous ça sonnerait et ça obligerait les braves policiers à bosser). On s’écroule sur nos sièges. Et on attend. Mais très vite quelques menus soucis semblent surgir. Tout le monde ressort discuter de je ne sais quoi avec les employés du ciné. Ca palabre, ça palabre. Il s’avère très vite que je ne comprends absolument rien à ce qui se passe. Qu’est-ce qui se négocie ? Ah, c’est les places, ils les veulent plus près de l’écran. Ah, non, c’est que le film commence dans trois quarts d’heures (ah ? ça, c’était pas prévu….) donc ils veulent pouvoir attendre hors de la salle. Ah, non, c’est Malek, ça fait trop tard pour lui et veut se faire rembourser son billet. Ah, non, finalement, c’est tous les billets qui sont remboursés. Donc, quoi ? On rentre ? Ben oui. Bon, c’est pas plus mal parce que toute cette histoire a commencé à pas mal me gonfler. Hélas, ce n’est pas fini et la malédiction du film serbe continue. Deux jours plus tard, alors que nous traînions du côté de l’opéra, l’idée nous prend de faire un crochet par les salles de cinés qui s’y trouvent à l’occasion du festival, pour prendre notre revanche et le voir ce foutu film. Bon, déjà, c’est la pagaille. Le soir c’est la cérémonie de clôture et une foule de gens s’active en tous sens. Effet paradoxal, puisque si tous s’affairent sur les éclairages et les tapis rouges, personne ne sait rien des films. D’où à chaque étape de notre parcours un « allez demander plus loin », ce qui nous permet sans efforts de passer tous les cercles de sécurité qui au fond ne sécurisent rien du tout. Et là ? Que se passe-t-il après avoir enjambé quelques tonnes de câbles, contourné quelques camions et croisé moult organisateurs plus ou moins stressés ? Ben rien. Tout est annulé pour cause, justement, de la cérémonie de ce soir. Bref, n’allez pas voir The Tour, de Goran Markovic, ce film porte vraiment trop la poisse. Il a beau avoir la côte, être bien noté sur IMDB, être pressenti pour l’oscar du film étranger, n’insistez pas, il se passera forcément quelque chose qui empêchera la séance de se dérouler correctement.