lundi 1 décembre 2008

8 - japonais - parents - piétons

Comme on peut s’y attendre, le bus possède les caractéristiques typiques des bus du tiers monde. A savoir, clim trop forte et radio trop forte. C’est donc le jeu des chaises musicales pour éviter d’être sous les haut-parleurs, pour avoir une clim réglable (impossible), etc… Tout ceci n’est cependant pas bien grave, et heureusement d’ailleurs car le trajet dure longtemps. Longtemps. Et puis, nous ne sommes pas à plaindre, le japonais qui veut aller à Louxor et à qui les autochtones ont conseillé de descendre près de Suez (mais au milieu de nulle part) chopper le bus de 23 heures aura probablement une journée plus agitée. Malgré tout, c’est avec soulagement que nous arrivons chez les parents de Mademoiselle où comme de coutume nous sommes accueillis comme des rois. Ah, ça, s’il y a bien un truc qu’on pourra pas leur reprocher c’est leur accueil. Nichée dans une banlieue du Caire plutôt paisible, la maison de Monsieur et Madame offre une bonne base de départ. Grande maison, trois niveaux, un petit jardin (la visite est obligatoire !). Et maintenant que toutes les filles sont parties au loin, il y a de la place. On a droit à tout un étage pour nos appartements personnels. Et l’intendance est au niveau. Un repas est prêt à toute heure du jour ou de la nuit et ils prêtent une voiture si le besoin s’en fait sentir. Bref, ils sont aux petits soins. Cerise sur le loukoum, Madame peut même à l’occasion donner un coup de main pour le shopping. Car, oui, j’ai fait du shopping. Certes, je ne devrais pas rouspéter, c’est quand même grâce à ce genre de chose que mon pull en alpaga de Bolivie a pu être réparé (accroc fait à Londres). Mais Mademoiselle voulait faire des emplettes pour elle (chose qu’elle ne fait jamais à Paris) et a traîtreusement profité de la situation pour me traîner dans des magasins de fringues. Et hélas, Héliopolis, moderne banlieue cairote en est remplie, accentuant de ce fait le risque de tomber dans un traquenard. L’autre risque auquel est confronté le piéton inattentif étant de traverser la rue pour aller rejoindre un dealer de jus de fruits pour Mademoiselle (mélange goyave/mangue por favor). Pour ce faire, la technique adoptée est simple : je me mets toujours à gauche de Mademoiselle (ou à droite suivant le sens de la circulation) et la suis. Je ne réfléchis pas, je me concentre sur ses mouvements et la suis. Même si je considère que c’est parfois (souvent) un peu limite. Comme ça c’est parfait, je ne regarde pas la circulation, et tout va bien. La seule fois où elle ne m’a pas attendu pour traverser, c’était sur la route du ciné. On avait décidé de profiter un peu du festival international du film du Caire et on avait pris rendez-vous un soir avec Madame pour aller voir un film serbe dont la rumeur semblait flatteuse.