lundi 1 décembre 2008

5 - foi - schismes - escaliers

Et ça continue le jour suivant, pour Mademoiselle et moi seulement, Hanaa et Karim ayant préférés dormir et reposer leurs mollets. On se fait le Gebel Moussa, ou Mont Moïse, là où le brave prophète s’est fait dicté par Dieu les Dix Commandements (15 selon Mel Brooks mais passons…). Fort potentiel spirituel donc. Œcuménique en plus. Et, pour ne rien gâcher, un côté nature-sauvage-et-grandiose-qui-te-fait-prendre-conscience-de-la-vanité-de-l’existence. Tout pour plaire. Bon, bref, l’idée c’est de faire monter un maximum de touristes à des heures indues pour pouvoir admirer le lever de soleil sur les montagnes. Au sommet, le spectacle doit être admirable, je n’en doute pas, mais quand on voit le chemin, on se dit que les tours-opérateur sont un peu sadiques avec leurs clients. Se lever en pleine nuit pour arpenter deux ou trois heures durant un vague escalier taillé au milieu de la caillasse, franchement, il faut avoir la foi. Heureusement, une fois de plus, le fait d’être avec des gens qui connaissent arrange bien des choses : on ne monte pas par l’escalier de brutasses, mais on fait le tour, c’est plus long, certes, mais le paysage vaut le coup quand le soleil au moment de se lever rase les sommets environnants. Pour ne rien gâcher, il n’y a personne. A part peut-être de temps en temps le bruit de quelques paysans travaillant leurs vergers jalousement gardés par d’interminables murs en pierres sèches. Etant un peu pressé par le temps, nous ne montons pas jusqu’au sommet qui pourtant n’est pas loin et nous entamons le retour, par les escaliers ce coup-ci, déserts à cette heure. Et nous pouvons admirer le décor, plongeant vers le monastère de Sainte Catherine. Alors, là j’ai pas tout suivi. Tout ce qui tourne autour de Sainte Catherine semble rattaché à l’église orthodoxe (d’où les panneaux en grec à l’entrée) tout en étant indépendant. N’a donc pas vraiment de rapports avec la branche copte égyptienne (orthodoxes orientaux, pour ceux qui n’aurait pas suivis les conclusions du concile de Chalcédoine en 451). Bref, on s’y perd. Toujours est-il que ce monastère est très vieux, très fameux et que de nombreux autocars de touristes passent par là. Nous n’y rentrerons pas. Beaucoup trop de monde. Et d’après les souvenirs de Mademoiselle, il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur. En tout cas c’est encore un exemple frappant du tourisme en Egypte : certains lieux sont des passages obligés des circuits et sont donc surpeuplés, alors que cinq cents mètres plus loin, il n’y a plus personne. C’est très visible au Caire. Lorsque nous nous sommes baladés dans le quartier fatimide, on était bien tranquille. La mosquée Ibn Touloun par exemple était déserte.