mardi 1 avril 2008

VERS LE SINE SALOUM

C’est parti pour la gare routière pompiers (pourquoi « pompiers » ?) où se trouvent tous les taxis-brousse du coin en partance pour n’importe où. On a le choix entre les breaks 7 places et les bus. De réputation, les 7-places sont plus rapides et plus confortables, nous optons donc pour cette solution. En quelques minutes, et malgré le bordel apparent (imaginons tout un cas de caisses plus ou moins en bon état entassées sur un terrain vague, entre lesquelles fourmille une foule de voyageurs et au moins autant de vendeurs à la sauvette), on en trouve un. Et on attend gentiment qu’il se remplisse (il ne part que quand il est plein).
On a beau avoir pris le plus confortable, c’est pas pour ça non plus que c’est la fête. Il fait chaud, on est serré, et dès qu’il y a une secousse un peu forte je me paye le toit. Mais le voyage se fait paisiblement. A certains endroits pourtant, la route est tellement détériorée, avec des nids de poules tous les deux mètres (« des nids d’éléphants ! » nous dit-on) que les chauffeurs préfèrent prendre la tangente sur des pistes parallèles. En fait, à ces endroits là, le goudron est plus une gêne qu’autre chose.
Ainsi, cahin-caha nous nous dirigeons vers la face sud du delta du Siné-Saloum, soit deux fleuves qui juste avant de se jeter dans la mer se mêlent en d’inextricables entrelacs d’îles et de mangroves. Justement, nous avons prévu de nous rendre dans un petit campement sur l’une de ces îles.
Heureusement il y a un gars dans le taxi-brousse qui (comme nous) va à Toubacouta et se charge de nous guider et trouver le bon carrefour où nous déposer. Et à partir de là nous marchons jusqu’à un petit village où la chance nous souri vu qu’il y a justement une pirogue qui part ravitailler le campement où nous sommes censés dormir. Une demi-heure de pirogue plus tard, nous arrivons dans un autre petit village d’où nous partons ensuite, et à pieds, vers le campement, accompagnés d’un des guides dudit camp. Et là, sur le chemin, grosse révélation, on peut mourir tranquille désormais, nous découvrons l’arbre qui fait les noix de cajou. Le fruit est très juteux mais un peu acide. J’aime pas trop. Par contre pour transformer tout ça en ce qu’on grignote en apéro, c’est toute une histoire…
Nous voici donc arrivé à Keur Bamboung (Keur = la maison de), c’est à dire un petit campement touristique de quelques cases au bord d’un bras de fleuve. C’est une zone protégée. Il y a peu de monde. On est un peu loin de tout. Notre case fait face au fleuve. C’est la classe.
Malgré un look « traditionnel », ça reste quand même un lieu touristique, généralement fréquenté par des français, et ce soir-là, pendant le repas, nos voisins de table finissent par parler de Sarko. Même ici. Jamais tranquille…