dimanche 1 octobre 2006

Vendredi 13 : Chomrong/Tadapani

Compte tenu de la brume omniprésente, on n’a pas encore une seule montagne digne de ce nom[1]. Il faut donc prendre les choses en main. La veille, 108 Om mani padme hum avait été déclamés pour demander une absence de nuages.


108

( = 22 . 33 ) s’il faut faire quelque chose en rapport avec le bouddhisme (prière, tour de stupa...), il y a des chances qu’il faille le faire 108 fois. Sinon, ça n’a aucun intérêt.


Om mani padme hum

OMPH pour les intimes. Prière bouddhiste (littéralement "Ô toi le joyau dans le lotus"). Utile pour avoir des journées sans nuages. A dire 108 fois. Pour un groupe de 12, il suffit de 9 fois chacun.


Réveil à 6 heures du mat’. Lever de soleil sur l’Annapurna South et le Machhapuchare. C’est pas encore du 8000 mais on s’en approche. Impressionnant. Comme au spectacle, tout le monde est aligné et contemple les cimes. En silence. Tel un recueillement.


La nature est si puissante ici qu'elle vous tue. Il faudrait cesser d'être un homme lié aux contingences de sa condition. Il faudrait pouvoir devenir un peu désert et un peu montagne, et un bout de ciel au crépuscule. Il faudrait s'abandonner à ce pays et s'y perdre.

Annemarie Schwarzenbach


Nous partons maintenant vers l’est. Vers le nord, c’est la route de l’Annapurna Base Camp (ABC pour les professionnels). En file indienne, nous nous mettons en route[2]. Ca commence à être la routine. On prend nos aises et dans les descentes, ça discute (dans les montées, il y a un silence de plomb, à peine quelques halètements).


[1]"La mousson devrait être finie depuis longtemps non ? Y a plus d’saisons."

[2]"On se croirait au début d’Aguirre…"