dimanche 1 octobre 2006

Dimanche 15 : Ghorepani/Hille

En voyage, on fait parfois des trucs exceptionnels. Par exemple se lever à 4 heures du mat’ un dimanche. Et c’est parti pour une marche à la lampe de poche. Il s’agit de grimper jusqu’à Poon Hill, petit sommet[1] à 3200 m d’où l’on a une superbe vue sur les massifs du Dhaulagiri et de l’Annapurna. Face à de tels monstres enneigés, le petit avion qui va à Jomson donne l’impression de faire du rase-mottes. C’est magnifique.


Vivons-nous donc pour nous débarrasser de la mort ?
Non, nous vivons pour la craindre et aussi pour l'aimer, et c'est grâce à elle que ce petit bout de vie quelquefois, l'espace d'une heure brûle d'une flamme si belle.


Hermann Hesse


Véritable petit pèlerinage local, le lieu se rempli de touristes. Surtout des français d’ailleurs. Une véritable invasion.

Et puis on passe la journée à descendre


Escaliers

De nombreuses et longues parties des chemins sont dallés. Cela doit les maintenir durant la mousson. Cela dit, comme les chemins sont rarement plats, cela se transforme en escaliers. Interminables. Glissants.
Après, il y a deux courants de pensée, ceux qui trouvent ça moins casse-gueule que des chemins de terre et ceux qui trouvent que ça anéantit les mollets.


Quelle satisfaction sadique de descendre d’un pas léger quand les autres font le chemin inverse en souffrant le martyre !


Psychologie du trekker

Si en pleine montée un marcheur au bord de l’apoplexie demande si le sommet est encore loin, on peut opter pour plusieurs types de réponses.
La mauvaise blague : "In 20 minutes."
Le réalisme froid : "Tomorrow afternoon."
Plus généralement, la compassion incite à la réponse de normand : "Just keep walking, don’t look at the top."


Mine de rien, ça sent la fin. La végétation se fait plus luxuriante. La température monte. On tourne le dos aux sommets. Derniers sauts sur les ponts suspendus. Le soir, dernières parties de cartes à la lumière de la bougie.


[1]"Ridicule…"