samedi 1 avril 2006

La lose, théorie et applications

De l'anglais 'to lose' (perdre), caractérise une situation où le sort s'acharne (malchance, maladresse, etc...).
Attention : la lose doit toujours être considérée avec détachement et coolitude. Si la situation est vraiment critique, on quitte le domaine de la lose proprement dite pour entrer dans le domaine des emmerdes, et là, finit de rigoler.
Un bon voyage présente toujours un moment de lose intense. D'ailleurs, avec le temps, l'instant lose si malaisant sur le coup devient une anecdote qui fera le succès des dîners mondains.

Exemple : la journée du samedi 1avril (sic)
Contexte : c'est notre dernier jour en Cappadoce et, histoire de bouger un peu et comme on a à peu près tout fait de ce qui était à portée de pieds d'Uçhisar, on loue une caisse. Une vielle Renaud.
Et donc on est partie. D'abord le citée souterraine de Derinkuyu. Puis direction la vallée de l'Ilhara. En chemin on croise un lac dans le cratère d'un ancien volcan. On fait un tour. Mais, au moment où nous étions exactement à l’endroit le plus éloigné de la voiture, il se met à pleuvoir. A peine a-t-on regagné le véhicule que la pluie, bien évidemment, cesse. C'était le premier (petit) instant lose.
C'est reparti ! Arrivé à Ilhara, pause déjeuner, mais après (suspense), la voiture ne démarre plus ! même pas la peine de pousser, quand on tourne la clé il ne se passe rien, pas un bruit. Là dessus, un soudain orage de grêle survient ! Résumons : nous sommes dans un petit bled à une centaine de borne de camp de base, la voiture est en rade, il grêle, et on a le bus pour Istanbul qui part dans la soirée. En un mot, c'est la... lose (voilà c'est ça, vous commencez à piger le concept).
Heureusement, les autochtones sont curieux et viennent voir un peu la voiture. Un coup de clé anglaise et elle redémarre assez pour aller au garage le plus proche (rappel : sur la route il y a une couche de grêle, une couche de boue, une couche de mouton, des conditions de circulation difficiles donc). En attendant, on prend le thé dans le rade où les vieux du village jouent au baggamon toute la journée. Non, en fait pas toute la journée, car soudain ils se lèvent tous et s'en vont. (en anglais) "Ils vont où ?" "A Moscou" "Ah bon, c'est des communistes ?" "Non, non, pourquoi vous dites ça ?" "Euh..." (moment de flottement). Et puis vint l'illumination. En fait ils vont pas à Moscou, ils vont à la mosquée (en anglais mosquée=mosque qui se prononce, surtout par un turc, comme moscow).
Bon, finalement, la voiture revient, elle marche (il y avait un faux contact quelque part). Et on rentre.

C'est aussi ça qu'il y a de bizarre dans les voyages, pour rencontrer des vrais turcs il faut qu'il y ait quelque chose qui déraille...