jeudi 2 juin 2011

Rizières

A Bali, y a plein de rizières. Partout. Ca peut même devenir un argument touristique, se balader au milieu de petits carrés tout vert ou pousse du riz. La ville d’Ubud, au peu au centre de Bali est là pour ça. Et même plus que ça, Ubud se place à la pointe du tourisme écolo (rizière) culturo (pestacles) zen. En général, tout le monde adore Ubud. C’est beau, c’est calme, c’est un peu le lieu de villégiature idéal. C’est là qu’on pose nos bagages dès la sortie de l’avion. Et c’est vrai que... Comment dire... déjà, notre hotel est niché au milieu de petites maisons et de courettes, la vue de notre chambre donne sur des rizières (et on est dans le “centre ville”), rizières desquelles s’élèvent, à toutes heures du jour et de la nuit, de joyeux (et assourdissants) bruits de bestioles (grenouilles, grillons, etc...). Si, en plus l’hotel, est plutôt classe et confortable, franchement, on se dit qu’on a bien fait de venir... Pour une première approche de l’île, Ubud, c’est pas mal. On y découvre les scooters fous, les temples partout, les offrandes tous les matins sur le pas de porte, les gens qui balaient devant chez eux (jeunes, vieux, hommes, femmes, tout le monde balaie), la nature dévorante. Ubud c’est aussi de nombreux temples hindouistes plus ou moins impressionnants. Temples dans lesquels prospère l’autre industrie pour touristes : les spectacles. Il s’agit en général de danses et musiques traditionnelles, par exemple, d’un côté tout un tas de musiciens (surtout percussions), de l’autre des danseurs déguisés, le tout contant quelque légende populaire. Pour le profane c’est quand même assez hermétique, heureusement, une notice explicative est là pour nous éclairer. C’est très bizarre cette histoire. D’un côté c’est un système très bien rodé (la liste des spectacles au jour le jour est dispo à l’office du tourisme et un peu partout, il y a un roulement entre les temples, les vendeurs de billets sont bien organisés...), d’un autre côté, il s’agit de danses locales et traditionnelles (à quel point, je ne saurai dire) qui sont quand même difficiles d’accès pour des occidentaux qui ne peuvent que se laisser bercer par la musique et s’étonner des déguisements. Donc c’est quoi tout ça ? un truc formatté pour touristes en mal d’exotisme et de bizarrerie ? ou une manière originale de faire vivre une culture locale tout en gagnant un peu de sous ? ou les deux ? Bref, dans les faits, c’est pas mal. Et puis les musiciens / danseurs ont l’air de s’amuser. A la fin, en sortant, on les voit tous en train de se changer au milieu de masques de dragons et de costumes compliqués. Une bonne ambiance. On en a testé un autre à la toute fin du voyage, un spectacle d’ombres de marionnettes. Inspiré du Ramayana (là aussi, heureusement que c’était écrit à l’entrée parce que j’aurais pas reconnu tout seul). Là aussi sympathique mais un peu obscur pour les non-initiés. Et là aussi, à la fin, les artistes nous montrent les dessous de l’affaire. Ubud, c’est donc aussi la nature. Le Lonely Planet regorge d’idées de ballades. On se laisse tenter, forcément. Bon, on se perd un peu, forcément. Mais c’est pas grave, on louvoit entre les villages, on s’imprègne du lieu. En rentrant on tombe sur un parc à singes. Plein de petits singes que les touristes peuvent taquiner, à moins que ce ne soit l’inverse. Et puis, il y a les rizières. Au milieu de la ville, des rizières. Et là aussi, ça fait des idées de ballades. Le long de chemins étroits entre les parcelles. Etroits mais deux scooters peuvent se croiser sans s'arreter. Du vert. Partout. Quelques canards batifolent. Quelques travailleurs travaillent. On va dire que c’est paisible. Et c’est pour ça que les touristes adorent Ubud, ça les repose après les folles soirées entre surfers à Kuta. Pour nous qui ne fréquentons pas les surfers, on sera peut-être moins enthousiastes, sentant que l’artificialité menace, mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir non plus..