dimanche 1 mars 2009

Ana habite en plein centre de Madrid

Ana habite en plein centre de Madrid. C’est récent. L’appart porte encore les stigmates de travaux récents (peinture pas finie, un centimètre de poussière sur la plante verte du salon…). Ca ne l’empêche pas d’inviter des amis de boulot à manger. Et de nous inviter aussi par la même occasion puisque nous sommes là aujourd’hui. Quand y en a pour cinq, y en a pour sept. Avec Fabrice, ils forment un couple parfait : elle sert le vin, il découpe le jamón. Un travail pour lequel, pauvre petit français inexpérimenté qu’il est, il faut de la patience. Surtout qu’il doit se sentir un peu seul face à ses invités espagnols qui parlent politique. Oui, car de ce que j’ai compris, Ana et ses amis travaillent au gouvernement. C’est pas toujours facile de suivre quand ils discutent comme par exemple lorsqu'on nous explique pourquoi le PSOE ne gagnera pas à Valence de sitôt. La gauche espagnole n’aime pas les Fallas, et ça, nous explique-t-on, ça lui fait perdre beaucoup de points. OK, certes, pourquoi pas, nous ça nous parle pas trop. De toute façon, on ne traîne pas trop car on commence à fatiguer. Parce que bon on s’est quand même tapé le boulevard Raspail à cinq heures du mat’ à pieds pour chopper le premier orlybus. Pourtant, nous avions mis à profit notre début d’après midi pour faire la sieste au Retiro, le grand parc de Madrid. Vautrés dans l’herbe, mi-ombre, mi-soleil. Après ça, et comme il faut bien se cultiver de temps en temps, nous sommes allés au Prado juste à côté dire bonjour à Goya et ses amis.Il faut aimer la peinture religieuse. Y a que ça ou presque. Des Saint Jérôme, des Annonciations, des Christ sanguinolents… Heureusement que des fois ça délire bien avec Bosch (ici on dit Bosco). Son jardin des délices est décidément inépuisable. C’est l’occasion de voir aussi tous ces tableaux avec lesquels les profs d’espagnol aiment ennuyer leurs élèves. Les Ménines, je le voyais pas aussi grand. Et les Greco ont une légère teinte verdâtre. Mais sont mieux en vrai que sur les vieux bouquins du collège.