lundi 1 décembre 2008

1- voiture - pyramides - mollets

A peine arrivé, un cliché cairote se vérifie. A savoir, les égyptiens conduisent n’importe comment. Oui, bon, c’est un jugement expéditif. Mais quand même, on n’est pas sorti du parking de l’aéroport qu’une voiture passe devant nous de manière imprévue. Ah, c’est pas un sens unique ici ? se demande Mademoiselle qui était venue me chercher. Si. Bon. C’est vrai que si on prend les choses d’un côté très superficiel, le Caire ne présente aucune surprise. Tout correspond aux clichés de base. Exemple en discutant en France du sujet, les gens parlent toujours des mêmes stéréotypes. Les égyptiens conduisent comme des tarés. Oui, on l’a vu. Il fait toujours beau. Oui, certes, tout le séjour s’est déroulé sous un soleil radieux alors que le ciel parisien ressemblait à un Turner dégoulinant. Le Caire est surpeuplé. Oui, sûrement, en tous cas Mademoiselle elle-même le répète souvent en voyant de nouveaux quartiers ou des routes autrefois vides et aujourd’hui pleines à craquer : c’était pas comme ça il y a dix ans . Il y a des pyramides. Oui, mais là, grosse découverte pour moi, des pyramides il y en a plein. Mais alors, plein. Une centaine répertoriée. Merde, moi qui pensais qu’il n’y en avait que trois. Heureusement, endossant courageusement ma panoplie de touriste inculte, j’ai pu aller vérifier la chose dès le premier jour en allant à Dahchour. Moins connue que ses copines de Guizeh pourtant toutes proches, la pyramide de Dahchour n’en est pas moins impressionnante avec sa bonne centaine de mètres de hauteur. Moins que Khéops, certes, mais un poil plus vieux. Alors, hein, respect. Et puis, ce qui est appréciable, c’est qu’il n’y a pas un chat. Aucun soucis pour se garer et pour ainsi dire le site est à nous. Et si on monte jusqu’à l’entrée du monstre, on voit au loin, effectivement, plusieurs pointes qui se dressent çà et là. Pas toujours d’une belle forme rectiligne, mais des pyramides quand même. Donc oui, il y a bien des pyramides en Egypte. Bon, puisqu’on y est, on pourrait peut-être entrer à l'intérieur ? Avis de la poignée de touristes qui viennent d’en sortir, écarlates et à bout de souffle : Ca pue, c’est crevant, mais ça vaut le coup . Rien que cette contradiction nous rend curieux. On décide donc d’y aller. Problème, on a oublié de prendre des billets à l’entrée, mais en discutant deux secondes avec le gardien et moyennant un petit bakchich, on peut pénétrer dans la pyramide. On descend donc le long d’un couloir étroit qui nous oblige à être à moitié accroupis. L’intérieur vérifie ma foi bien les dires des visiteurs précédents. Juste quelques salles à encorbellement sans décorations et une odeur d’ammoniaque nageant dans une atmosphère lourde et poisseuse. Claustrophobes, s’abstenir. Aussitôt descendus, aussitôt remontés. Expérience intéressante mais qui détruit les mollets. On aura mal toute la semaine mais ça ne nous empêchera pas de marcher beaucoup les jours qui suivent. Et mine de rien on a eu un agenda chargé. C’est qu’au Caire il y a de quoi s’occuper.