mardi 1 avril 2008

RETOUR A DAKAR

Nous arrivons donc à Dakar tôt le matin. Heureusement, l’hôtel où nous comptons déposer nos bagages pour la journée n’est pas loin, aussi, nous faisons tranquillement le chemin en longeant la corniche.
A l’origine, il était question d’aller faire un tour à l’île de Gorée, manque de chance, nous sommes lundi et tout est fermé ce jour là. Comme solution de repli nous optons pour une autre île, à la portée historique moins importante mais qui a le mérite d’être proche de Dakar tout en ayant la réputation d’être plutôt calme. L’île de N’Gor donc. Un coup de taxi (de mieux en mieux négocié) puis de pirogue (l’occasion de se tremper une fois de plus les pieds dans l’eau) et nous voilà sur place. Effectivement, c’est calme et tout petit, mais c’est aussi un peu touristique et surtout fréquenté par les étrangers (on nous informe à ce sujet que France Gall y a une maison). Difficile de squatter une plage (il y en a deux et elles sont toutes petites, marée haute oblige) sans être emmerdés par les loueurs de parasols ou les vendeuses de poissons. On se trouve un coin où se poser côté atlantique (grosses vagues et vent du large en pleine face) et l’on glande tranquillement face à l’immensité océanique. Quelques chiens de l’île viennent nous tenir compagnie.
Quand l’ombre sous laquelle nous étions commence à disparaître, nous bougeons. La journée avance et les marchands de souvenirs sont sortis de leur tanière. Il y a l’aimable vendeur de fringue tellement tranquille, limite timide, qu’on achète sans trop négocier. Il y a le vendeur d’antiquité (enfin, ça c’est ce qu’il dit) tellement baratineur qu’il arrive à nous refiler, après une heure de palabres tout de même, un petit masque en bois. Les négociations ont duré longtemps surtout parce qu’on n’avait plus de sous. Qu’à cela ne tienne, on peut aussi troquer. Bon, ma montre c’était un peu abuser, mais l’écharpe de mademoiselle a changé de mains pour compléter la note.
Après ça, retour en ville où on va squatter le centre culturel français qui a le bon goût d’avoir en son sein un petit coin de verdure dans ce monde brutes. Sur l’un des bancs, un sénégalais épris de culture, ravis de pouvoir discuter avec des français, ingénieurs qui plus est. Poète à ses heures perdues, il fait des élégies glorifiant inventeurs et inventions, faisant même rimer Pasteur et Pathfinder (une sonde envoyée sur Mars).
Le temps est venu de repartir et nous voilà donc à l’aéroport.
Là, tout déraille, ce soir là, sous son aspect inoffensif, l’aéroport cachait un beau bordel. Déjà, pour l’enregistrement, ça se passe mal : sous un prétexte louche (en fait c’est plutôt qu’Air France fait du surbooking), mademoiselle ne peut pas aller au comptoir d’enregistrement, elle ne peut plus partir ! Mieux encore, quand elle veut changer son billet, on lui annonce qu’il n’y a pas de place disponibilités avant une semaine ! Panique. Dans l’urgence on fait des échanges d’affaires entre nos sacs au cas où elle devrait rester quelques jours ici. Moi, je peux partir, j’ai un billet d’une autre compagnie un peu plus tard. Je pars. Elle, attends qu’une éventuelle place se libère dans les vols suivants (ce qui ne semble pas gagné vu que le même bazar règne pour les autres vols). Elle pourra embarquer, quelques heures plus tard. On se retrouve à Paris.