samedi 1 avril 2006

FAQ du voyageur

Les turcs sont ils pour ou contre le voile ?
A la télé et dans le centre d’Istanbul, résolument contre. Dès qu’on a passé le Bosphore, résolument pour.

C’est quoi tous ces mots en "-si" ?
On a beau ne pas s’intéresser plus que ça à la structure grammaticale de la langue turque, on ne peut pas échapper à ce constat pour peu qu’on ait un minimum de sens de l’observation (Caddesi, Iskelesi, kalesi, eczanesi...). En fait c’est la marque du possessif. "Eczane" = "pharmacie" ; "Ahmet eczanesi" = "pharmacie d’Ahmet".

Qu’est ce qu’un collier anti-loose ?
Collier auquel pend un disque de couleur bleue, avec au centre une touche de blanc. Certains ont interprété ça comme une représentation d’un oeil, censé justement protéger contre le mauvais (d’où l’appellation). Au fond on ne sait pas si c’est bien ça mais toujours est il qu’on en vend partout.

Que faire quand on est perdu à Istanbul ?

Il faut descendre et une fois arrivé au bord de l’eau, on se repère tout de suite.

Que faire quand on est perdu en Cappadoce ?
Il faut monter et une fois arrivé en haut, on se repère tout de suite (ou pas).

Qui soutenir ?
C’est un réel problème. Galatasaray, ils sont connus mais en ce moment ils n’ont plus une thune et les résultats s’en ressentent. Beşiktaş, bof, y a bien Jean Tigana comme entraîneur mais bon... Fenerbaçe, en ce moment ça marche du tonnerre. Alors tout le monde est d’accord et soutient Fenerbaçe. Ou alors s’en tenir à son équipe française préférée mais là encore méfiance : comme les sud américains, les turcs connaissent peut être mieux les résultats du championnat français que vous.

Que faire à Ürgüp ?

Manger. Des beureks chez Volkan ("You know, like a volcano !") au Sofra Restaurant. Et pour digérer, des pâtisseries juste à côté. Et comme la fatigue se fait sentir, qu’il ne fait pas beau, et qu’on a un blessé, on peut passer son après-midi à taper le carton sous l’œil amusé et incrédule des autochtones (incrédules car ils n’ont jamais vu des cartes de tarot).

Comment prononcer le i sans point (ı)?
C’est pas la peine d’essayer, on n’y arrive pas.

Où est la gare des bus d’Istanbul ?

Dans une banlieue sinistre et lointaine, ce qui peut se justifier puisque lorsqu’on y est on a plus qu’une envie : partir.

Et Dieu dans tout ça ?
Dans l’hôtel où on était à Istanbul, il y avait une étagère à cross-booking (rappel du principe : on peut prendre un livre mais il faut en mettre un autre en échange). Il y avait quelques polars de gare, les horaires d’avion au départ de Djakarta, un gros pavé sur la physiologie du pancréas (ou un truc du genre), quelques trucs non distingués (puisque écris en coréen, russe ou chinois), et même un San Antonio. Et puis plusieurs bouquins tentant de rétablir la vérité vraie du monde réel, à savoir qu’Allah est grand et que les théories issues de la décadence occidentale (Darwin, tout ça...) n’ont aucune valeur. En cherchant bien on trouve aussi un petit fascicule vantant les exploits d’un quelconque kamikaze qui a fini éparpillé quelque part. Curieusement ce sont ces livres là qui sont le moins usés.