L’expérience écossaise où nous avions dû partir à la chasse aux bureaux de change (arrivée samedi soir = bureaux fermés, dimanche = bureaux fermés, lundi train tôt pour la cambrousse = bureaux pas encore ouvert, et dans la cambrousse pas de bureaux du tout = fuck, on n’a pas un thune) nous a fait mûrir. Profitons donc de ce samedi finissant pour trouver des лева. Ah oui mais là il y a la cathédrale Александър Невски en l’honneur des 200 000 russes morts au combat contre l'occupant ottoman. Mademoiselle en a vu les dômes en or depuis l’avion. Allons la voir avant que ça ferme !
Grande cathédrale donc, sur une place dégagée, légèrement en hauteur. A un petit côté Panthéon. De l’extérieur, c’est un empilement de coupoles diverses qui pourrait donner l’impression d’un labyrinthe. Mais non, l’intérieur semble simple, question gestion de l’espace s’entend, parce que niveau déco, comme tout lieu de culte orthodoxe qui se respecte, tout est couvert de peintures, chandeliers et dorures diverses. Ne parlons pas de l’iconostase. Seul le pope n’est pas doré à l’or fin. Il a juste de vieilles Adidas. Hélas, les peintures sont un peu sombres. Trop d’encens brûlé pendant 200 ans ? A l’intérieur, les bigots (plutôt des bigotes en fait) se recueillent. On brûle son cierge acheté à l’entrée. On se signe un nombre incalculable de fois. Et avant de partir un laisse un baiser ou une caresse à l’icône (c’est pas très hygiénique, comment faire en cas d’épidémie de grippe A ?).
Après ça, nous errons tranquillement dans le quartier.
Dans un sympathique marché couvert, nous faisons quelques courses de base (pain, feta, pommes, noix de cajou) qui se révéleront très utiles pour la suite des opérations.
Et puis dans une rue calme on trouve un resto avec petite terrasse. Face au menu en bulgare nous n’en menons pas large et après une tentative de déchiffrage à coup Lonely Planet et Assimil, on renonce et on utilise la méthode inverse. Comment on dit aubergine ? патладжан ? vous avez des патладжан ? да ? Oui ? Alors c’est parti. Bon, au final, ce ne sera pas une expérience gastronomique fantastique.
Voilà, il est 22h. Il serait peut-être temps de songer à changer des sous quand même. Tiens, un bureau de change est ouvert. C’est pas un peu louche ça ? Bon, on est coincé, on y va. Bon, c’était un vrai bureau de change et pas un guet-apens pour touristes naïfs. Cool.