samedi 31 juillet 2010

Bus ou pas bus ?

Attention : petit déj avec une spécialité locale : la боза. Boisson à base de blé légèrement fermenté. Epaisse. Une odeur assez marquée. Un goût qui l’est tout autant. Une gorgée suffit pour en conclure qu’on n’est pas des vrais bulgares.
Pour digérer, toute la petite famille nous accompagne sur la route de Чепеларе. On va y tenter de choper le bus du retour. Non seulement on tente mais en plus on y arrive.
Je l’avais pas mentionné à l’aller mais le bus passe par Асеновград qui pour une raison que nous ignorons semble être la capitale bulgare (voire mondiale) du mariage. Rien que sur le côté est de la rue principale, nous comptons sept magasins de robes de mariées.
Bref...
Nous voilà donc de retour à la capitale. On se trouve un hôtel différent de la dernière fois mais pas spécialement plus classieux. Lumière aléatoire, douche idem mais il semble qu’on ait acquis un degré assez élevé de tolérance au n’importe quoi et quand les ressorts du lits font des chdoïng sonores à chaque mouvements nous rigolons. En tout cas la femme à la réception est la gentillesse même. Et il y a une petite cours intérieure qui a l’air sympathique. En fait à София il semblerait que même les immeubles les plus pourris aient quand même une petite cour intérieure où l’on tente de faire pousser quelques arbres. Rien que pour ça София est une ville sympathique.
Direction le Marché des femmes. Où d’après Митко on trouve de tout et n’importe quoi, de toute façon c’est tenu par des gitans et on sait ce qu’on pense là-bas des gitans, bref c’est tellement pittoresque. Tiens, une fois y avait un gars qui vendait du sang. Du sang ? Oui, pour les hôpitaux, exemple, si un proche à toi a besoin d’une transfusion mais qu’il n’y a rien pour le faire (pas de stocks dans les hostos qui de toute façons sont rongés par la corruption) eh ben ce brave gitan va te vendre une poche de son sang. Euh... Bref, Mademoiselle a bien envie d’aller y faire un tour. Ca tombe bien, c’est à deux pas de notre hôtel. Bon, contrairement à ce qu’on nous annonçait, ce n’est pas un coupe gorge peuplé de lépreux sanguinaires, c’est juste un marché, populaire, le Aligre local. Évidemment, Mademoiselle achète des fruits en passant.
Après ça, on visite la cathédrale Света Неделя, plus petite que celle du premier jour mais aussi belle et aussi sanglante. Oui, il semble que chaque lieu de culte soit lié à un drame. Александър Невски c’était pour le russes morts contre les ottomans. Celle là fût le théâtre d’un attentat le 16 avril 1925 lorsque des communistes firent tout péter, tuant quelques 150 personnes dont plusieurs dignitaires de l’époque. Mais c’est une autre histoire.
On enchaîne sur le musée archéologique plein d’objets de toutes sortes dont, un mois plus tard, je n’en ai quasiment aucun souvenir. A part que c’était pas mal et que tout ceci était dans une ancienne mosquée. Et qu’il pleuvait à torrents quand nous y étions. Il y a aussi une intéressante expo sur l’alphabet cyrillique. Enfin, intéressante pour thésard en philologie slave car c’est très (très (trop)) pointu.
En traînant dans les alentours et maintenant que la pluie a cessée, on tombe sur une petite place coincée entre de gros bâtiments où se trouve une mini église, la Ротонда Свети Георги, petit dôme en brique rouge au milieu de quelques ruines. Soit-disant le plus vieux bâtiment encore debout de Bulgarie, datant du Ve siècle. Nous n’osons y entrer car on y entend des chants liturgiques et on ne veut pas déranger pendant la messe. On se pose néanmoins dans un resto à terrasse juste à côté et on se restaure (on se goinfre). Le coin est paisible. Et on a beau être entre le Hilton et le palais présidentiel les prix restent ridiculement bas.
Allez, la nuit tombe et c’est l’heure d’aller dire au revoir à София. Une glace dans un parc. Un coucou à Александър Невски. Et puis Mademoiselle décide de partir à la chasse à la боза à ramener à ses collègues de boulot (histoire de se fâcher définitivement avec eux ?) et nous faisons ma tournée des superettes encore ouverte. On met du temps à en trouver. Ce doit être un truc de provinciaux. On tombe sur les anciens bains dont il ne reste pas grand chose à part une foule de gens qui vient remplir des bouteilles de l’eau chaude qui jaillit des fontaines. A la nuit tombée (éclairage quasi inexistant) cela ressemble à une étrange cérémonie. Sinon, la synagogue est toute éclairée et les vieux trams passent devant.
Et l’on rentre par des rues sombres jusqu’à notre hôtel.