Guide du routard

A Tallin, nous nous sommes retrouvés, un peu par hasard, dans une auberge de routards. En gros une baraque (fort bien située) avec pleins de chambres et de lits superposés, tenue par des routards, pour des routards. Cela a l’avantage de la convivialité et du cosmopolitisme. Certes. Ceci étant dit, on peut être un peu moins enthousiaste. Il y a aussi un baby foot, un accès internet, une cuisine, une télé, etc… Ca n’incite pas à sortir. D’ailleurs, il y a toujours du monde à droite et à gauche.
Au fond, ces routards là, j’ai l’impression de les connaître depuis toujours. Ils se ressemblent tous, d’où qu’ils viennent. Il y a l’irlandais barbu, l’australienne qui vit à Barcelone, l’allemand super organisé. Ils sont jeunes, ils sont cools. Je me demande ce qu’ils font là. Sont-ils là par hasard, par désœuvrement, par pur intérêt touristique, pour faire la fête ? C’est parfois difficile à dire comme il est difficile de dire à quoi ils occupent leurs journées. En tout cas, le soir, il s’agit de sortir dans les bars à touristes (précision : pour touristes jeunes et cools). On y boit des cocktails à la vodka avec du Justin Timberlake en fond sonore. Merci la mondialisation. Et les estoniens là dedans ? y en a pas. Et l’Estonie ? je sais pas trop, on pourrait être n’importe où...
Je me demande si le touriste de base, en short et l’appareil photo en bandoulière, n’est pas plus sincère.