Bon... La montée au sommet du Rinjani, je n’en ai encore rien dit. Lever en pleine nuit. Un vent d’enfer nous a bien empêché de profiter de ces quelques heures de repos. Déjà le thé du petit déj ne passe pas très bien. Et on commence à monter. Mademoiselle n’a pas de lampes et n’a pas vraiment envie de s’emmerder à crapahuter dans ces conditions : elle s’arrète assez vite et retourne finir sa nuit. Je continue. C’est bien raide. Le terrain n’est pas super facile et le groupe a tendance à foncer. Pas cool. Je galère de plus en plus et quand je commence à être trop à la traine, que j’ai mal au bide, en bref, que ça devient pénible et que le sommet est encore loin, je dis stop. Comme il fait encore bien nuit et qu’il ne serait pas trop raisonnable de redescendre tout seul, je me case dans un coin à l’abri du vent (ça caille). Et j’attends. Je me console en regardant les étoiles. Et parfois des gens qui vont vers le sommet. A cette heure-ci, ce sont ceux qui galèrent pas mal. Par exemple une singapourienne qui se fait trainer par son copain grâce à une corde. Et là je suis bien content d’avoir laissé tomber. Ca doit rester un plaisir. Faire un exploit histoire de faire un exploit, ça n’a pas trop de sens. Je reste donc sur mon petit rocher jusqu’à ce que le jour commence à poindre, que les tours de l’île commencent à se dessiner. J’ai dû rester deux heures comme ça, seul et dans le froid, mais putôt serein et malgré tout satisfait : moi au moins je faisais un truc que les autres ne faisaient pas, je rêvassais dans la montagne, sous les étoiles...