Après quelques jours à Kuta (Lombok), nous retournons vers Bali et cette fois-ci nous allons vers la montagne. Un coin avec des lacs et tout. Déjà pour y aller depuis Padang Bai, c’est toute une histoire mais bon. D’ailleurs, dans le dernier bemo on croise un balinais qui connaît Saint Nazaire (parce qu’il travaillait dans un bateau qui y avait fait escale). Une fois arrivé, la déception est un poil au rendez-vous : il fait tout gris, on baigne dans les nuages. Et puis comme on ne connaît pas bien le coin on se fait déposer un peu au hasard sur la route et renseignements pris, les hôtels pas chers sont un peu plus loin, il nous faut donc marcher encore un peu à côté des voitures. Bof. On trouve donc un coin où dormir, un petit hôtel tranquille plein de chiens, de chats, des plantes, mais sans touristes. Que faire ? On peut aller voir le temple Pura Ulun Danu Bratan, gros temple hindouiste bâti sur les bords du lac, ou plutôt dans le lac, sur de petits îlots. Sauf que là en ce moment c’est une période de grosses cérémonies religieuses, ça dure un mois, c’est tout les dix ans, et on nous dit qu’au mieux on pourra faire des photos de la foule de loin. Mouais... Avec le recul, je me dis que c’est un peu dommage de ne pas avoir fait un petit effort pour y faire un tour, mais sur le coup, on n’était pas trop d’humeur. Donc direction le parc botanique. Oui, pour une raison mystérieuse, il y a un parc botanique ici. Et il est très chouette. Immense. Désert (en tout cas en semaine). Nickel (et pourtant on ne voit aucun jardinier s’activer à l’entretien). Pour les amateurs végétophiles, ce doit être super. Pour les contemplatifs feignants comme nous c’est très bien aussi. On se promène de ça de là. On croise un immense banian qui s'enchevêtre en tous sens. Quel arbre invraisemblable, franchement... Dans un coin, un parcours d’accrobranche (dommage, on n’a pas trop le temps). Un jeune gars qui nous prend en photo (va savoir). De l’herbe tendre où s’asseoir. Quelques flamboyants mettant un peu de couleur dans ce ciel grisâtre. Et le calme... Bref un endroit idéal pour perdre plusieurs heures à ne rien faire (mais alors rien de rien). Il faut donc bien admettre que sous des dehors plutôt tristounets, Candikuning peut avoir son charme. Une nouvelle preuve le lendemain où malgré la pluie qui menace nous partons à l’assaut d’une montagnette en bordure du lac. Le Lonely planet y décrit une balade qui semble sympathique. Le chemin se fait dans la forêt, une bonne forêt avec les arbres les uns sur les autres, les feuilles assez grosses pour faire un parapluie, bref, une forêt tellement dense qu’on ne voit pas à travers. Déjà qu’on est dans le brouillard, on n’a encore moins de chance d’admirer le paysage (que l’on suppose grandiose et cartepostalesque). Mine de rien le chemin est assez long et pas si facile, l’humidité ambiante rend le terrain glissant et la pente impose parfois d’y aller à quatre pattes. Cela nous prend donc plusieurs heures pour arriver au sommet du Gunug Catur (2096 mètres) où se trouve le Pura Pucak Mangu, petit temple de circonstance. Plusieurs singes traînent dans le coin. Et mangent les offrandes. Ce n’est pas bien clair, sont-ce offrandes pour le temple ou pour les singes, à moins que les deux se confondent. Bref, il y a du riz et les singes se régalent. Les nuages s’écartent juste assez pour qu’on puisse, l’espace d’un instant, voir des bouts de paysages. C’est là qu’on se rend compte que l’île est toute petite. Tout semble à portée de main. Finalement, ce petit tour nous aura pris la journée. On aura croisé personne. Sauf à la toute fin, un petit groupe de français (théorème : si un lieu est mentionné dans le Lonely Planet ou le Guide du Routard, il y a forcément des français). En arrivant en ville on croise une procession religieuse. Quand on dit que la religion est présente partout tout le temps à Bali, c’est pas des blagues. Des gens en tenue de cérémonie, des gongs et des oriflammes. Sur la route. Mais c’est très bien encadré, des gars avec talkie-walkie font la circulation et aucune voiture (ni moto) n’essaie de perturber cette belle organisation. Probablement le phénomène routier le plus rigoureux de notre séjour. De retour à l'hôtel, c’est la grande classe : la première douche chaude depuis deux semaines. Allez, le lendemain avant de prendre le bus, on va refaire un rapide tour au jardin botanique. Ce jour là il fait beau. Grand soleil. Mais c’est la fin du voyage. Pas de balade autour des lacs, pas d’accrobranche, pas de temple les pieds dans l’eau. Dommage.