Un rapide tour à l’office du tourisme histoire d’être conforté dans l’idée qu’aller à Iznik n’est pas trop mauvaise et pour s’enquérir des modalités de transport.
Un bus pour rejoindre la gare des bus et un minibus plus tard, nous voilà à Iznik.
Iznik, ou Nicée pour les européens. Une petite ville au bord d’un lac, riche d’une histoire mouvementée. Siège de deux conciles, refuge des byzantins après la prise de Constantinople par les croisés, et désormais fameuse pour ses céramiques. Autant dire qu’à chaque coin de rue, il y a des vestiges divers et variés. De l’antiquité grecque à l’empire ottoman. Tout un éventail.
On se trouve un petit hôtel sympatoche tenu par un turc bavard non moins sympatoche qui parle trois mots de français (“Cool Raoul, pas de panique Dominique, it’s tea time now”). Contrairement à Bursa, le touriste étranger ici n’est pas rare (même si en décembre, ils se comptent sur les doigts de la main) et le proprio est bien rodé. Il fourni la carte de la ville, indique les coins à visiter, la gare des bus, les horaires pour repartir à Istanbul. Tout. Et même, sans qu’on lui demande quoi que ce soit il exauce notre souhait : oui, il y a des balades à faire et vous pouvez aller par là ou par là.
Et donc, nous partons de ce pas pour un petit tour dans les collines environnantes. Le chemin est censé nous amener sur un petit promontoire depuis lequel on a une vue imprenable sur le lac. Mais vue la météo, il y a peu de chance que nous puissions distinguer entre le gris du ciel et le gris du lac. Nous traversons les murailles de la ville (plutôt bien conservées), longeons des cimetières, et montons à l’assaut des collines parsemées de figuiers. Ca fait du bien un peu de nature. Même s’il commence à pleuvoir.
A un moment, on aperçoit un contrebas un assemblage de pierres qui pourraient faire penser à des ruines (renseignements pris une fois de retour, c’était effectivement un tombeau, IIe siècle avant JC., comme ça au détour d’un chemin de campagne).
Sur le chemin du retour nous croisons un homme qui s'occupe de ses oliviers. Il est accompagné d’un chiot qui bien évidemment vient nous dire bonjour. Il persistera à vouloir nous suivre. Son maître ne s’inquiétant pas plus que ça. Comment chasser cette pauvre bête alors qu’il pleut, alors qu’elle nioufnioufe dès qu’on essaie (vainement) de lui faire les gros yeux ? On peut pas être méchant avec ça. Il nous suivra donc jusqu’à la ville où il s’empressera d’aller dire bonjour à quelqu’un d’autre. Et nous le perdons de vue.
Le soir, on jouera au backgammon au dernier étage de l’hôtel, aménagé en salon, un peu comme à Istanbul, le Bosphore en moins.
Un mystère plane sur ce village : régulièrement, on entend les premières notes de la Lettre à Elise. D’où ça sort ? Pas des minarets qui font des appels à la prière classiques. C’est la sonnerie de la récré du lycée ? C’est la sirène des flics ?