Mardi matin : Mademoiselle a une tête de déterrée. Mais que s’est-il passé ? Malade. Certes, elle est partie malade tendance rhume. Mais là c’est malade tendance gastro. Bref, ça va pas. Elle ne se sent pas d'enchaîner direct avec l’Ethiopie, un avion, puis un autre avion, etc., etc...
Bien...
Plan D1 : on va en Ethiopie mais on fait pas les idiots, on élève significativement le niveau de confort du voyage et on espère que Mademoiselle ira mieux rapidement. Ce dernier point constitue un pari risqué. On y croit moyen.
Plan D2 : on attend gentiment à Istanbul que Mademoiselle se rétablisse et on part en Ethiopie en fin de semaine, le gars de Turkish avait dit qu’il y aurait des places vendredi. Mais ça ferait qu’une semaine sur place et mettrait par terre notre beau programme. Est-ce que ça vaut le coup ?
Plan E
Là, on arrive à un stade où on se dit en substance, vu que le sort s’acharne, on va arrêter les conneries, oublier l’Ethiopie, rester à Istanbul, y aller tranquille, se reposer, et si éventuellement, plus personne n’est malade, on se baladera en Turquie.
Rétrospectivement, je crois qu’on a été tous les deux soulagés de faire ce choix.
A l’épreuve des faits...
Il faut donc trouver un nouvel hôtel, je m’en charge et plonge dans la ville tumultueuse. Tiens ? des chats ? des mosquées ? des kébabs ? des pharmacies dans tous les coins ? la mer partout ? Pas de doutes, c’est bien Istanbul... Heureusement, le quartier est relativement bien fourni en hôtels à touristes. Et plus on se rapproche de Sainte Sophie, plus la densité augmente. Bon, je trouve un truc, assez douillet, spacieux et calme pour que Mademoiselle puisse se reposer paisiblement. Visiblement, Noël c’est pas la haute saison, y a de la place et on récupère une chambre de trois lits. Allez hop, on met Mademoiselle au lit. Dodo.
Dans l’après midi, on tente de s'occuper des choses sérieuses. Modifier les billets d’avion pour Addis Abeba. Une carte de téléphone, et à l’assaut. C’est de nouveau Mademoiselle qui s’y colle. Après de longues minutes de négociation, un système informatique qui renâcle, des informations plus ou moins contradictoires en fonction des interlocuteurs, on en arrive à la conclusion qu’on ne peut que annuler les billets, y compris le retour vers Paris, et donc il faudra en acheter de nouveaux, et qu’on ne sera pas spécialement remboursés. Bon. On n’a pas vraiment le choix. On annule tout. Dans la foulée, pareil pour Ethiopian Airlines. Là on appelle en France et se sera vite plié. Pas de problème, ce sera remboursé. Cool.
Résumons : Nous sommes à Istanbul. Sans billet retour. Personne n’est au courant. Et nous n’avons rien de prévu au programme. Il fait beau. Nous glandons dans un jardin sur le chemin du Bosphore.
Malgré les soucis de santé de Mademoiselle, la déception de vacances qui tombent à l’eau, il y a comme un sentiment de... comment dire... liberté serait exagéré (et hors de propos), disons de sérénité. Voilà. Sérénité. La paix règne. Enfin, ça c’est de mon point de vue, Mademoiselle est un peu dans l’espace et ne songe qu’à poursuivre sa cure de sommeil.