A Chicago, George Pullman crée la Pullman Palace Car Company et par abus de langage, dans tout un tas de pays les moyens de transport longue distance ont pris le nom de Pullman dans le langage courant. En Syrie aussi. Les gros bus on appelle ça des Pullman. Les mini bus on appelle ça des Services. Me demandez pas pourquoi. Parce que ça rend vachement service ? C'est vrai que c'est pratique et pas cher. Jamais vu un pays où les transports sont si peu chers. A force de les fréquenter, on a pu y constater certains usages concernant la répartition des passagers. Donc le Service est un van d'une douzaine de places. On ne met pas une femme à côté d'un homme inconnu. En cas de couples, la femme se met au fond de la banquette et le mari côté couloir, jamais l'inverse. Les personnes âgées ont bien sûr droit à des places plus confortables. A côté du chauffeur ne sont tolérables que les vrais gars du coin. Ce qui fait qu'à chaque nouveau passager il faut parfois jouer aux chaises musicales pour respecter la bienséance. J'avoue qu'au début je faisais pas gaffe et que Mademoiselle se retrouvait parfois à côté d'autres hommes que moi ! A la longue on prend le pli local.
Les bus urbains de Damas, eux, n'ont, à ma connaissance, aucun surnom. Par contre, sachez que le bus numéro 13 passe devant chez Emad dès 6h15, quand les rues sont encore désertes et qu'il commence à neiger (oui, vous avez bien lu). Et qu'il va en direction de la gare. Car il y a quelques lignes de trains. Les esprits attentifs seront allés visiter la gare du centre ville toute en plafond sculpté, couloirs à l'ambiance feutrée. Mais aujourd’hui elle n'est plus utilisée et pour prendre le train il faut aller un peu plus loin. On a pris le train vers Alep. Jeu : comment repérer une égyptienne dans un train syrien ? Fastoche : c'est la seule qui se marre en regardant le vieux films égyptiens qui passent (oui, dans les trains syriens, c'est comme dans les avions, y a des télés au milieu qui passent des films).