Une grasse mat’ et quelques hésitations plus tard, on décide, histoire de changer un peu, d’aller marcher dans la nature. On nous indique qu’il y a une balade sympa en remontant la vallée. Sauf que pour y aller, il faut faire un peu de route. Auto stop donc. Comme souvent, ce sont les locaux qui sont le plus prompts à prendre des autostoppeurs. Le gars profite du beau temps pour aller crapahuter sur un sommet près du Ben Nevis. Il discute et indique les bons chemins à prendre pour une balade réussie. Sympa le gars. J'ai un peu honte de puer comme ça (cinq jours de marche avec le même tee-shirt, hum... surtout, ne pas lever les bras) dans la voiture d'un gars si serviable.
Nous nous dirigeons donc vers des gorges de la Nevis, la rivière du coin. Bon, soyons honnêtes, gorge est peut être un peu exagéré pour le coup mais la balade est sympathique quand même. A ce propos, en anglais, les gorges d'une rivière se dit aussi gorge. Dans quelle mesure cela peut-il avoir un rapport avec gorgeous (magnifique) ? est-ce que pour aller de l'un à l'autre, on doit passer par le gorge français décrivant l'anatomie féminine (forcément magnifique) ? Bref, après quelques minutes à crapahuter sur les rochers, nous arrivons dans une large et agréable vallée. Tout y transpire la tranquillité et la quiétude. Les prés sont verts. Un peu plus loin, une cascade dégringole à flanc de montagne. Un petit pont fait de câbles où les aventuriers en herbe peuvent tester leur courage et leur sens de l’équilibre. Pour le coup, avec le beau soleil qu’on a, on se croirait dans les Alpes. Face à cette sérénité alpestre, une seule solution : une sieste dans l’herbe. Activité appréciable car difficile hors des jardins public de Glasgow (rappel : Highlands = marécages + moustiques).
Nous continuons ensuite la balade le long de la vallée, toujours plus paisible et ensoleillée. Près d’un petit ruisseau, quelqu’un a posé sa tente. Au moins, il ne doit pas être dérangé le soir venu. Nous marchons, encore et encore. Un peu plus Mademoiselle ne se serait pas arrêtée mais j’ai réussi à la convaincre de faire demi-tour avant épuisement. Retour donc, les randonneurs laissant la place aux gens qui montent faire leur pique-nique en famille et aux amoureux en quête de soirée romantique.
Le soir, au camping, une française vient taper la discute quelques minutes (elle a reconnu en nous des français à cause de la tente Décathlon) et allège son sac (alourdissant le notre) en nous refilant un bouquin qu’elle vient de finir. C’est une vraie sportive, elle. En gros elle a fait tout le chemin Glasgow – Fort William pendant que nous en faisions la moitié. Et ce matin, elle est montée au sommet du Ben Nevis. Elle ne tient pas en place.
Pour terminer la journée, un peu de haggis à la baraque à frites du coin. Peut-être suis-je peu regardant sur la gastronomie mais après quelques jours de pain de mie / gruyère, je le trouve pas mal, ce haggis.