La journée démarre fort avec une bonne pluie arrivant de face alors que nous sommes sur un sentier à flanc de colline. Youpi. Malgré tout nous restons vaillants. Une sorte d’habitude s’est installée. Mi-résignés, mi-endurcis. Et puis, l’espoir fait vivre n’est-ce pas ? Et l’espoir a bien raison car finalement, ça se calme assez vite. Le sourire revient. Et au passage, je me dis que l’Ecosse c’est bien, c’est isolé de tout, la preuve, on voit même pas de traces d’avion dans le ciel. Cinq secondes de réflexion me font prendre conscience de l’absurdité de cette remarque car comme chacun sait, les avions volent au-dessus des nuages.
Allez, hop, on grimpe la colline. Les frenchies ont triché je ne sais comment car ils passent devant nous aujourd'hui sans leurs sacs. Petit à petit le temps se découvre et forcément le paysage devient de plus en plus beau. Dommage qu’il y ait tant de monde. On est passé à proximité de la route et nous retrouvons tous les marcheurs du dimanche. Heureusement, comme nous y allons tranquille, le gros des troupes est devant nous. On recroise le vieil écossais en kilt de la veille, qui nous dit qu’aujourd’hui, franchement les gars, c’est un gorgeous day. Plein de soleil en effet désormais. L’occasion de se faire plein de petites pauses. Après tout c’est pas trop la peine de se presser, le camping n’est plus très loin. Oui, vous avez bien entendu : un camping. Un vrai camping. Avec une douche. Et ça, ça sera pas du luxe.
Le soir, repas au pub du coin. Pour fêter le retour à de la nourriture correcte, je me lance dans les expérimentations locales et choisit, un peu au hasard, quelque chose qui, sur le papier, a l'air à la fois exotique, compliqué, un en mot, terriblement "écossais". Bon en fait, c'est un genre de boeuf bourguignon. Sans surprise. Mais c'est délicieux.
Ce soir là, on fait face à un autre mythe classique écossais, les moustiques, appelés affectueusement midges.
Minuscules. Silencieux. Innombrables. Au point que l'industrie touristique locale vend des filet genre apiculteur pour se couvrir la tête. Ambiance... Bref, ce sont des putains de sales bêtes. Comme on l'a déjà dit (cf. Sénégal), Mademoiselle est, pour une raison mystérieuse, un anti-moustique naturel. Elle attire tout et détourne les prédateurs des autres proies potentielles (moi en l'occurrence). C'est très pratique.
A ce propos, la question linguistique du jour sera : midges (qui, je le rappelle, sont de putains de sales bêtes) a-t-il un rapport avec midget (nain, mais apparemment (cf. le film In Bruges), ce n'est pas très politically correct et il vaut mieux dire dwarf (ce qui à mon sens n'est pas tellement mieux, ça me fait trop penser au seigneur des anneaux, mais bon, je dis ça mais je dis rien)) ? Etant donnée la taille desdites sales bêtes, ça parait crédible. Ou alors l'inverse ?