C'est au tour du Krak des Chevaliers de changer de mains, cette fois par Baybars, sultan mamelouk qui avait de la suite dans les idées. Malgré son nom ridicule, ce château est le site le plus fameux du pays. Au passage, krak dérive du syriaque et signifie forteresse. Oui, en arabe ça ressemble aussi. قلعة. Par rapport à la citadelle d'Alep, ou le château de Saladin, le Krak possède un avantage indéniable : sa troisième dimension. Quand les autres sont à moitié en ruine, celui-ci est comme neuf ou presque. Il ne reste pas que les murailles mais aussi les plafonds. Et les étages au dessus des plafonds. Nous sommes donc face à un immense labyrinthe en 3D, bien plus grand à l'intérieur qu'il ne semble vu de l'extérieur. Plusieurs lignes de remparts imprenables (avec douves). Des tours par paquets de douze. Un nombre invraisemblable de salles toutes plus vastes et massives les unes que les autres. Tout ça relié par des couloirs dans tous les sens. Le tout sur deux, trois, quatre, voire cinq étages. Et au milieu, pour casser un peu le côté monolithique de la construction, quelques pièces avec ogives et arcades donnant sur la cour intérieure. A moins d'y passer la journée et d'opérer de manière très rigoureuse, il est humainement impossible de passer par toutes les pièces de l'édifice. Bref, un casse-tête architectural et un château pour fous. La prochaine fois qu'on y va, il faudra penser à prendre une lampe de poche afin d'explorer quelques escaliers qui descendaient vers des abîmes mystérieux...