Inauguration de l’université de Buenos Aires. Dans cette université, un département histoire, dans ce département, une section archéologie, dans cette section un jeune professeur barbu qui prend en photo tout ce qu’il peut dans le jardin du musée national de Damas où sont dispersées diverses statues et mosaïques. Ce gars parle à 200 à l’heure, et avec son accent argentin à couper à la hache c’est pas toujours évident de suivre. Néanmoins, nous apprendrons que Messi n’est pas apprécié par les argentins qui préfèrent Maradona. Que les saoudiens ont financé une grosses mosquée à Buenos Aires avec pleins de Coran bilingues arabes / espagnol. Que prof d’archéologie moyen-orientale à la fac de Buenos Aires (et d’Entre Rios) n’est pas un job qui rapporte (on s’en serait douté…). Qu’il a plus appris l’arabe en un mois à Damas qu’en deux ans de cours en Argentine. Qu’il se souviens à peine de ses cours de français de quand il était petit (genre « Marie, a, un, petit, chat »). Bref, il est d’un enthousiasme débordant et semble réaliser un rêve de gosse en venant en Syrie pour faire le tour de tous les sites archéologiques du pays (et Dieu sait s’il y en a). Et il a bien raison d'avoir la patate car ce qu'on trouve ici est très intéressant. On ne va pas faire l'inventaire du musée car il y a trop de choses, mais outre le plus vieil alphabet du monde qui fait la fierté du lieu, on trouve une synagogue (déplacée et remontée depuis son désert natal) toute peinte telle une immense bande dessinée, un mausolée romain sculpté avec un luxe de détail, certaines peintures qui font dire à Mademoiselle que les japonais n'ont rien inventé, que le manga existait depuis longtemps, et puis à l'entrée du musée, une statue de Mari (plus de 4000 ans donc), nain de jardin géant tout sourire aux yeux exorbités tel un junky béat des temps antiques.